jeudi 30 mars 2017

Danse : Millimètre - Sofiane Tiet

Je me promène sur une plage de sable. Autour de moi, des empreintes de pas, dans tous les sens et de toutes les tailles. Je sais que je n'ai qu'à toucher une empreinte du bout des doigts pour me plonger dans un monde complet, dans une danse. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. » Mais chacun de vous a ce pouvoir. Laissez-vous simplement emporter par une danse...


Il y a un peu moins d'un an, cette vidéo a fait le buzz sur la toile. Le réalisateur nantais Brahim Yaqoub, de la société Great Plains Pictures, a ainsi récolté plus d'un million de vues sur cette vidéo sur sa page Facebook en seulement quelques jours. Si vous avez regardé la vidéo avant de lire ma critique, vous comprenez sans doute pourquoi... Comment ne pas être subjugué par cette chorégraphie et surtout, par cette précision ? Il faut bien avouer que cette vidéo porte bien son nom : Millimètre.

De plus, cette chorégraphie illustre un mélange des genres intéressant. On retrouve chez le danseur et chorégraphe Sofiane Tiet des influences hip-hop alors que sa partenaire, la danseuse Nathalie Fauquette a une formation classique et contemporaine. C'est très plaisant de voir ici se mélanger les styles. Des mouvements fluides côtoient des gestes anguleux et millimétrés. Il est hallucinant de voir la maîtrise de leur corps qu'on ces deux danseurs. Dès les premiers mouvements, on ne peut qu'admirer la souplesse et la technique de Nathalie, magistrale. On en vient même à penser qu'elle n'est pas vraiment humaine...

Et c'est là qu'intervient le but de cette vidéo. Puisque, dans la mise en scène, la danseuse est effectivement un robot ou un mi-robot mi-humain que l'homme réveille pour le tester. Ses gestes se doivent donc d'être presque mécaniques, précis. Cette vidéo aborde ainsi la thématique du contrôle. Qui contrôle qui ? L'humain puisqu'il a créé la machine ? Le robot peut-il feindre l'obéissance et, en réalité, prendre le contrôle ? L'homme n'éteint-il pas son jouet quand il a peur de se faire prendre sa place ?

En tout cas, la musique Eulogy de Boarcrok met bien en valeur ce qu'il se passe. Un peu dubstep, robotique, elle accentue la thématique. Cependant, mon seul point négatif serait le manque de précision de l'introduction qui gagnerait à être plus subtile. Pourquoi avoir mis des bruits de robot lors de l'éveil de la danseuse ? Cela me semblait suffisamment clair sans avoir besoin d'en rajouter.

Mais le moment un peu étrange dont je ne comprends pas la signification est le lancer de veste du danseur. Ce plan dure 6 secondes et on voit seulement une veste voler et tomber de manière désordonnée sur une poignée de porte. Alors à moins que ce soit pour montrer que Sofiane arrive à viser une poignée de porte (si c'est le cas, bravo !), cela ne représente pas grand intérêt et, au contraire, je trouve dommage que la montée musicale ne trouve pas d'écho chorégraphique.

Mais les danseurs restent splendides, avec une technique et une maîtrise à couper le souffle ! Et point bonus : ils sont français...

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mercredi 22 mars 2017

Livre : Le mystère Olphite - Carina Rozenfeld, 2008

Je me promène au milieu d'une immense bibliothèque. Autour de moi, les rayonnages s'étendent à l'infini. Je sais que je n'ai qu'à toucher une couverture pour me plonger dans un monde complet, dans une histoire. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. » Mais chacun de vous a ce pouvoir. Laissez-vous simplement séduire par un livre...

286 pages

Le XXIIème siècle a vu apparaître sur Terre des hommes avec un talent particulier : le don de Vision. Ces hommes appelés Olphites peuvent projeter leur esprit au sein de comètes et ainsi voyager à l'infini dans l'espace. Maor, qui va avoir dix-huit ans, fait partie de cette communauté. Il vit dans une école Olphite, coupé du monde, depuis 10 ans. Mais une sombre découverte le pousse à s'enfuir et à découvrir le monde réel. Il va vite se rendre compte que le monde est en grand danger et que beaucoup de secrets lui avait été cachés. Aidés par son amie Sirius et par le professeur Hermann, il va se lancer dans une folle aventure entre Europe et Amérique pour sauver l'humanité.

Alors, whaou, je m'attendais pas à ça ! Pour tout vous dire, j'ai rencontré Carina Rozenfeld pour la première fois lors du festival des OniriquesClèm n'avait pas arrêté de me parler de cette auteure pendant le mois précédent et j'attendais donc beaucoup de ma première lecture. Mais, ayant vu le dernier livre que Carina a publié, L'héritier des Draconis, qui est plutôt orienté pour un jeune public, je pensais que l'écriture de celui que j'avais entre les mains allait être assez simpliste. Je me suis trompée !

Nous sommes projetés dès la première page vers un monde du futur où des découvertes scientifiques ont bouleversé l'humanité. La découverte du don des Olphites est particulièrement bien travaillé : à chaque début de chapitre, on trouve un extrait de livre, de journal, de revue scientifique qui porte sur un aspect de leur vie et qui a toujours un rapport avec ce qui suit ou avec ce qui précède ce texte. 

Moi qui ne suis pas une grande friande de science-fiction, je n'ai jamais été perdue dans un univers qui a trop évolué par rapport à ce qu'on connait. En effet, à part l'aspect des Olphites, le monde est resté sensiblement le même. L'auteur n'a donc pas à se soucier d'expliquer à quoi sert chaque objet ni à inventer des choses farfelues et futuristes. Par conséquent, en tant que lecteur, il est plus facile de se plonger dans cet univers et de pouvoir le comprendre. Enfin, c'est mon avis... Une des choses qui a évolué par contre, c'est bien la température. Eh oui, ce livre a beau avoir été publié il y a bientôt dix ans, le réchauffement climatique était déjà un sujet de discussion houleux et qui reste malheureusement d'actualité.

Je vais maintenant parler un peu des personnages et en particulier des trois personnages principaux. En premier lieu, Maor, jeune Olphite aux yeux remplis d'étoiles. Ce personnage découvre le monde avec des yeux d'enfant mais doit vite devenir un héros. Sirius, jeune femme au prénom masculin (pour moi, le seul Sirius qui existe est Sirius Black des mondes d'Harry Potter alors c'est perturbant au début ^^), n'a peur de rien et va très vite aider Maor alors qu'elle ne sait rien de lui. Quant au professeur Hermann, j'ai adoré le fait que l'un des personnages centraux soit un adulte. C'est plutôt rare dans les romans jeunesse où les auteurs privilégient souvent de jeunes héros, à peu près tous du même âge. Ce personnage amène donc une sagesse et une vision plus globale des choses. Il est là pour prendre en charge les enfants, comme pour nous rappeler qu'avec un adulte à nos côtés, c'est quand même plus facile...

Enfin, il ne faut pas oublier que ce livre traite d'une grande catastrophe qui menace la Terre entière (je ne spoilerai pas en disant de quoi il s'agit). On retrouve donc de grandes questions morales que l'on se pose depuis longtemps. Comment réagirions-nous si l'humanité était en danger ? Les personnes riches et les célébrités nous abandonneraient-elles à notre sort en allant se cacher dans des bunkers secrets ? Si seul une centaine de personnes pouvaient être sauvées, comment les choisir ? Qui a le droit de se proclamer supérieur ? Tant de questions soulevées dans ce roman. 

Cette lecture est vraiment très intéressante et peut se lire à tous les âges avec différents niveaux de lectures : de l'aventure pour sauver l'humanité à un questionnement profond sur comment nous réagirions, tout le monde y trouvera son compte ! C'est aussi un bon début pour lire de la science-fiction alors n'attendez plus et plongez dans les étoiles !

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samedi 18 mars 2017

Livre : Les mystères de Larispem - Lucie Pierrat-Pajot, 2016

Je me promène au milieu d'une immense bibliothèque. Autour de moi, les rayonnages s'étendent à l'infini. Je sais que je n'ai qu'à toucher une couverture pour me plonger dans un monde complet, dans une histoire. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. »

Je suis attirée par une photo décorée de différents petits dessins. On trouve des dirigeables, Notre-Dame de Paris, des silhouettes sombres, des engrenages... Est-ce une invitation à visiter un univers steampunk ? Pour le savoir, je pose ma main sur la couverture.


J'avais vu juste ! Je me retrouve propulsée au milieu d'un Paris de 1899, en pleine révolution industrielle. Dans le ciel, des dirigeables se déplacent paresseusement et, sur Terre, de curieuses voitures à vapeur démarrent en créant un brouillard vite dissipé. Cependant, ce n'est plus le Paris que l'on connait.

Suite à une révolution populaire en 1871, Paris s'est séparé de la France pour devenir la Cité-Etat de Larispem. Dans cette cité, les inégalités ont disparu et les riches aristocrates ont été exilés en France. Mais une organisation secrète composée de certaines riches familles, les Frères du Sang, s'apprête à refaire surface et mettre à terre l'ordre établi depuis une vingtaine d'années.

C'est dans ce décor que je fais la connaissance des trois jeunes personnages principaux. Liberté, roudouillette et discrète, est mécanicienne. Elle est amie avec Carmine, apprentie bouchère ou, comme dit dans le livre, "louchébem", qui est plutôt extravertie et n'hésite à entraîner Liberté cambrioler de riches demeures abandonnées. Enfin, Nathanaël, orphelin, va faire des découvertes qui vont changer sa vie. Tous trois âgés d'une quinzaine d'années, ils vont être emportés dans une fresque géante dont les conséquences peuvent être terribles...

Ce livre a été sacré gagnant de la deuxième édition du concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL. Et je dois bien avouer que c'est mérité ! Cet univers rétrofuturiste et uchronique (que de mots compliqués simplement pour dire que l'histoire se passe dans un passé alternatif steampunk) s'empare de l'Histoire pour créer quelque chose de totalement nouveau. Les personnages de l'auteure côtoient de grandes figures historiques comme Jules Verne et on est emporté dans cette nouvelle version de Paris.

J'adore aussi le fait d'apprendre un argot dans ce livre : boucher devient louchébem et Paris devient Larispem par exemple. Cela ajoute une dimension ludique au bouquin qui sort même du cadre de ses pages puisqu'on en vient à réfléchir spontanément à comment se dirait un mot dans cet argot à n'importe quel moment de la journée. Petit point positif en plus : cet argot existe réellement dans le milieu des bouchers en France. C'est d'ailleurs à partir de là que Lucie Pierrat-Pajot a écrit ce livre !

Avec en petit bonus, un soupçon de fantastique... Mais je vous laisserai découvrir cela en lisant le livre !

Mais je dois cependant vous prévenir d'un point (je n'arrive pas à déterminer si c'est un point négatif ou positif) qui est important : une nouvelle partie de l'intrigue est découverte dans les 50 dernières pages et on a qu'une envie, connaître la suite (qui devrait sortir vers fin mai 2017) ! Mais cet aspect, cette nouvelle, apparaît tellement tard qu'on a l'impression que rien n'est résolu dans le premier tome (ce qui est un peu le cas d'ailleurs). En fait, on dirait presque plus la première partie d'un premier tome qu'un tome à part entière... Enfin, je sais pas trop comment l'expliquer, j'espère que vous m'avez compris ^^ (d'ailleurs, il y a beaucoup trop de parenthèses dans ce paragraphe)

Enfin, en bonus du bonus, ce livre est illustré à chaque chapitre par Donatien Mary. Ses dessins en noir et blanc sont dans un pur esprit steampunk et décrivent le chapitre à venir.

Pour finir, je voudrai juste remercier Les mondes de Clèm qui m'a prêté son livre, fraîchement dédicacé par Lucie Pierrat-Pajot lors du festival des Oniriques. Vous pouvez d'ailleurs retrouver la critique de ce livre par Clèm ici !

 Sauveur & Fils

mardi 14 mars 2017

Danse : Old West Dance Battle - Jason Celaya

Je me promène sur une plage de sable. Autour de moi, des empreintes de pas, dans tous les sens et de toutes les tailles. Je sais que je n'ai qu'à toucher une empreinte du bout des doigts pour me plonger dans un monde complet, dans une danse. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. »

Je trouve une empreinte presque effacée par le vent et le temps. Curieuse, je pose ma main.


Je suis immédiatement emportée dans une époque lointaine : celle des cow-boys ! Cette vidéo est produite par Scott David Winn. Cet américain crée de nombreuses vidéos de battles de danse mais il est aussi compositeur puisque c'est lui qui crée les musiques de ces battles. Pour cette musique-là, c'est lui a écrit, composé, joué de tous les instruments et qui chante, ce qui est assez impressionnant, il faut le dire ! Il peut ainsi faire coller au maximum ses images avec le son et anticiper certaines scènes et certaines ambiances.

Dans cette taverne, je me trouve vite emportée par une bataille entre un cow-boy (le très sexy Jaymz Tuaileva) et un autre tout de noir vêtu (Gev Manoukian). Ils ont commencé la battle à cause d'une serveuse (la sublime Megan Batoon) qui se faisait maltraiter par le bandit. On peut d'ailleurs applaudir le travail des coiffeurs/maquilleurs qui, à l'aide d'une perruque, réussissent à faire de Gev Manoukian un être tout à fait antipathique.

On voit très vite que la vidéo a été faite par un producteur et non par le chorégraphe lui-même : il y a une grande recherche dans le décor, les costumes d'époque et dans la mise en situation. On peut aussi remarquer que Scott lui-même est présent dans la vidéo : il fait partie des musiciens et on le voit chanter à certains moments. C'est rigolo qu'il se mette en scène comme ça dans sa propre vidéo et c'est d'ailleurs un élément qu'il conserve dans presque chacune d'entre elles. Autre anecdote, à un moment de la vidéo, un personnage dit "Did you see that ?" ("Tu as vu ça ?") et cette phrase est prononcée dans presque chacune ses vidéos à partir de 2015.  Saurez-vous retrouver ce passage dans la vidéo ? ;) 

Je voudrais aussi saluer la richesse de la chorégraphie ! Le chorégraphe Jason Celaya a vraiment dû bien s'amuser à la créer. Il y a toutes les configurations possibles. On trouve des passages avec un seul danseur puis un autre avec les trois méchants, un autre en duo et enfin le final : une danse de groupe. Tous ces moments restant en plus dans le thème de la danse traditionnelle/country.

J'ai cependant quelques points un petit peu négatif comme le fait de faire la pub pour Budweiser qui est bien trop visible et anachronique ;) Mais bon, je veux bien avouer que monter une vidéo de cette envergure là avec des décors et des costumes aussi somptueux a demandé un sponsoring important...

Le deuxième point que j'ai trouvé très très frustrant, c'est le fait que les annotations et les autres vidéos de Scott apparaissent aussi tôt à l'écran, alors que la danse n'est même pas terminée ! C'est quand même fort dommage.

Mais bon, c'est une vidéo de qualité, chorégraphiquement comme visuellement et je ne peux que vous conseiller de regarder ses autres vidéos ! Mais je ferai surement d'autres articles sur son travail alors vous pouvez aussi attendre... 

Je détache ma main de l'empreinte, heureuse d'avoir fait ce voyage et part en quête d'une nouvelle danse à partager...

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dimanche 12 mars 2017

Danse : A Thousand Years - Kyle Hanagami

Je me promène sur une plage de sable. Autour de moi, des empreintes de pas, dans tous les sens et de toutes les tailles. Je sais que je n'ai qu'à toucher une empreinte du bout des doigts pour me plonger dans un monde complet, dans une danse. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. »

Devant moi, deux empreintes semblent s'entremêler, l'une féminine, l'autre masculine. Je me penche et effleure le sable.


Je commence fort puisque je suis catapultée dans l'univers de mon chorégraphe préféré : Kyle Hanagami, américain. Il sait comment véhiculer des émotions à travers ses chorégraphies.

Dans celle-là, je tombe sur deux héros, joués par Charmaine Baquiran et Brandon Dumlao qui se rencontrent, s'attirent, s'aiment. C'est une histoire de Cendrillon des temps modernes ! Elle perd un miroir (ou son poudrier) devant lui et il cherche à tout pris à la revoir.

J'adore particulièrement comment Kyle amène le sujet de l'amour en toute simplicité, sans en faire trop. Le couple se forme sous nos yeux et il n'y a aucun doute sur leurs sentiments. Je salue d'ailleurs le travail d'acteurs de ces danseurs. Je vois un amour fou, évident, simple. Une histoire de soutien et de complicité.

J'aime aussi comment Kyle utilise les autres danseurs qui ont le rôle de figurants. Pour appuyer l'amour ou au contraire, pour illustrer le monde, ils sont toujours au bon endroit. En effet, quand on s'aime, on perçoit les autres de manière différente tout au long de notre histoire : tantôt ils nous aident et nous ressemblent, tantôt ils sont contre nous. A d'autres moments encore, on a l'impression que le monde tourne autour de nous.

Même les costumes et les couleurs sont bien choisies. Au départ, tout le monde est en noir, blanc ou gris avec peu de différences entre les héros et les figurants. Ensuite, les héros portent du jaune et les autres du bleu, mettant des couleurs vives au centre de la scène, le monde paraissant plus joyeux, plus coloré au début d'une relation. Dans le dernier tableau en revanche, les deux amoureux sont isolés du reste du monde : Charmaine est en rouge et Brandon est en blanc alors que le reste des danseurs est en noir ou gris pour signifier une opposition, ou tout simplement le fait que quand on s'aime, on se fiche des autres...

Je détache ma main de l'empreinte, heureuse d'avoir fait ce voyage et part en quête d'une nouvelle danse à partager...


Livre : Sauveur & Fils - Marie-Aude Murail, 2016

Je me promène au milieu d'une immense bibliothèque. Autour de moi, les rayonnages s'étendent à l'infini. Je sais que je n'ai qu'à toucher une couverture pour me plonger dans un monde complet, dans une histoire. J'ai ce pouvoir extraordinaire que j'appelle « la main du rêve. »

Je suis attirée par une photo de hamster dans une petite baignoire. Sans m'intéresser au titre, je pose ma main sur la couverture.


Je me retrouve instantanément face à Sauveur Saint-Yves. C'est un homme noir mesurant 1,90 mètres, il pourrait facilement être basketteur à la NBA. Mais non, il est psychologue et nous suivons son quotidien dans ce livre. A côté de lui, son fils, Lazare, 8 ans.

Tout au long du livre, je fais ensuite connaissance avec une grosse poignée de personnages secondaires aux problèmes divers et variés. Dans la saison 1, nous suivons Margaux qui se scarifie, Ella qui a peur d'aller en cours de latin, Cyrille qui continue de faire pipi au lit à 9 ans ou encore trois sœurs dont la mère vient de mettre en couple avec une femme. Mais à aider les autres à retrouver le bonheur et la paix, Sauveur n'oublie-t-il pas son propre bonheur ?

C'est au travers de tous ces personnages et leurs problèmes que l'auteure réussit à parler de soucis quotidiens plus au moins graves. Du racisme à la tolérance, de la relation entre un enfant et ses parents aux secrets de familles, de nombreuses questions me sont posées et m’amènent à réfléchir avec douceur à ces aspects de ma vies. Cette jolie fresque me rappelle aussi que derrière une question se cache souvent une réponse très compliquée qui va bien plus loin que ce que l'on aurait pu penser. D'ailleurs, ces tracas sont la plupart du temps liés aux personnes de notre entourage !

C'est pourquoi, en posant la main sur la saison 2, je ne suis pas surprise d'y certains personnages que je n'ai fait que croiser brièvement dans le précédent volume. Blandine, la sœur de Margaux, hyperactive, Alex et Charlie, la mère de famille et sa compagne... J'en découvre également de nouveaux comme Samuel qui se désespère de ne pas plaire aux filles ou Dina et Raja, réfugiées irakiennes. Mais malgré la richesse de chaque histoire, je ne suis pas perdue dans ce livre. Au contraire, tout s'enchaîne avec une facilité déconcertante.

Quand je lâche le livre, une évidence me saisit. C'est une duologie (pour l'instant en tout cas) dont le deuxième tome est aussi agréable, surprenant et bien écrit que le premier. J'ai aussi adoré le fait que le livre soit en quelque sorte construit comme une série télévisée. Chaque tome constitue une saison. Chaque livre est ensuite découpé selon les semaines de Sauveur et chaque semaine constitue ainsi un épisode. J'ai aimé le fait que chaque livre ait son intrigue principale autour de Sauveur et sa famille, que certains problèmes soient résolus dans la première saison, que d'autres soient nouveaux dans la deuxième et que certains que l'on pensait terminés dans le 1 vont en fait plus loin dans le 2.

En bref, je vous conseille vivement cette lecture car les deux tomes se lisent vite et derrière les sujets sérieux abordés se cache aussi beaucoup d'humour ! Alors, si vous voulez enfin savoir ce que pense un psychologue ou bien pourquoi il y a des hamsters sur les couvertures, n'attendez plus, allez-y !


Moi, je vais continuer mon chemin au sein de cette immense bibliothèque jusqu'à ce que je trouve un autre livre sur lequel poser ma main.